Parutions

p. 16

Référence(s) :

Bonfils Louis, L’occitan en guerre, Lettres à Pierre Azéma (août 1914 – décembre 1916), éditées et traduites par Guy Barral, Presses universitaires de la Méditerranée, 2015.

Langage et société n° 153. Traduire et interpréter en situations sociales : santé, éducation, justice. Édité par Anna Claudia Ticca et Véronique Traverso. Paris : Maison des sciences de l’homme, 2015.

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Référence papier

« Parutions », Langues et cité, 27 | 2015, 16.

Référence électronique

« Parutions », Langues et cité [En ligne], 27 | 2015, mis en ligne le 31 mars 2022, consulté le 27 avril 2024. URL : https://www.languesetcite.fr/342

Bonfils Louis, L’occitan en guerre, Lettres à Pierre Azéma (août 1914 – décembre 1916), éditées et traduites par Guy Barral, Presses universitaires de la Méditerranée, 2015

Passés par l’école mais maintenus analphabètes dans leur langue maternelle, la plupart des Poilus de la France du sud (et d’ailleurs) utilisaient un français incertain pour écrire à leurs proches. La correspondance adressée par Louis Bonfils à son ami Pierre Azéma, toute en occitan de Montpellier, est donc une exception : ils avaient appris à écrire la langue qu’ils parlaient. La censure militaire ne (re)connaissant pas cette langue, la première lettre de Bonfils au front sera impitoyablement déchirée. Désormais, il aura recours à la poste civile où il faut payer les timbres mais qui est moins contrôlée. Cette clandestinité de la langue va permettre une grande liberté de contenus : Bonfils oppose la guerre des états-majors qui prennent des décisions ineptes et criminelles, et celle vécue par les soldats dans la boue des tranchées ; il va défendre, jusqu’en Conseil de guerre où il sera acquitté et félicité, l’honneur des Méridionaux insultés et bafoués par des planqués de l’arrière qui cherchent à dresser le Nord contre le Sud ; surtout, il dit crûment la réalité de la guerre : « Quand je me souviens de ce que nous avons fait à Lombaertzyde, et que je revois la boucherie que ç’a été, il y a de quoi avoir honte d’avoir saigné ces hommes trop vieux et ces jeunes trop jeunes » (février 1915), « Il y aurait beaucoup à dire sur la guerre que nous faisons et qui n’est pas la guerre. C’est une suite d’assassinats, une boucherie horrible… » (juin 1915) ; et l’expérience de l’indicible : « Car les journées de massacre ne seront pas écrites, ou bien ceux qui les écriront ne les ayant pas vécues, ils feront des phrases fausses, fantaisistes ou mensongères… » (mai 1915). Il sera tué le 11 juin 1918, à l’âge de 27 ans.

Langage et société n° 153. Traduire et interpréter en situations sociales : santé, éducation, justice. Édité par Anna Claudia Ticca et Véronique Traverso. Paris : Maison des sciences de l’homme, 2015

Le dossier est consacré à l’interprétation comme et en interaction. Ce domaine de recherche a connu un véritable essor au cours des vingt dernières années (suite aux travaux pionniers de Brian Harris et de Cecilia Wadensjö). Cette forme d’interprétation souvent appelée « interprétation communautaire » (community interpreting), et considérée comme une forme de médiation, est pratiquée dans de nombreuses situations sociales, dans lesquelles sont engagés les migrants et les communautés minoritaires. Elle est considérée comme la forme la plus répandue d’interprétation dans le monde. Son étude implique de prendre en compte tant la réalité de l’ici et maintenant des échanges (les dimensions linguistiques et interactionnelles), mais aussi les cadres sociaux et institutionnels dans lesquels cette pratique s’inscrit. Les contributions réunies dans le dossier dirigé par Anna Claudia Ticca et Véronique Traverso abordent ces différentes dimensions à travers l’étude d’interactions enregistrées dans différents champs professionnels, la santé, le droit, l’éducation scolaire. Elles offrent une vue d’ensemble sur les recherches les plus récentes sur ce sujet et soulèvent les débats liés à différentes formes de community interpreting en France, au Mexique, en Allemagne, en Italie et aux États-Unis.