Cette coutume, comme de nombreuses autres liées à un dicton, et qui a perduré jusqu’après 1950, a vu se dérouler de nombreuses fois des semis ou des actions au jour le jour, quel qu’ait pu être le temps.
[Parler de Naves, Allier]
[Version originale]
L’aut’ dâs jous, y é réba.
N’éyant l’dis-set d’ jinvi,
Ou éyo la Saint Antouèn’,
Et ou nigio. Ah oui !
Plum’ d’ôyon, pouèl’ de mouèn’,
Quai qu’ou éyo, Y ô sé pas.
C’ma n’in dit, pa cô jou
Faut sin-nait d’la salad’,
La salad’ Saint Antouèn’.
Mais c’ma fouér ? Le bet bad’
D’vint tout cou. Ah ! paur Touèn’,
Y pé pas, ou é c’ma cou.
Ta salad’, t’l’aurâs pâs,
Pa qu’t’an-nâ, ou é foutu.
N’ming’rins pâs d’Saint Antouèn’.
Et biô pâs d’pan non pu.
Et ben… y m’ faré mouèn’,
Sinon y s’ré dan-na.
Oui mais… dins l’échali,
Ou é qu’ou-é z’a in balaïe,
Sous l’imâg’ d’Saint Antouèn’.
Et cô tchi, ou é in vraïe,
Pouèl’ de biaoul’, minch’ de frèn’,
Tout naeu, qu’a pâs sarvi.
Y é z’ani, y l’é praïe,
Dins l’jardin y é sé na
Sin-nai la Saint Antouèn’.
Et pi y é baliya,
In-na tonsaeur’ de mouèn’,
Pa sin-nait, et ou-é z’aïe.
[Traduction en français]
L’autre jour, j’ai rêvé.
Nous étions le dix-sept janvier,
C’était la Saint Antoine,
Et il neigeait. Ah oui !
Plumes d’oison, poils de moine,
Qu’est-ce que c’était ? Je ne sais pas.
Comme on dit, pour ce jour
Il faut semer de la salade,
La salade de Saint Antoine.
Mais comment faire ? Le bec ouvert
Devant tout ça. Ah ! Pauvre [An]Toine,
Je ne peux pas, c’est comme ça.
Ta salade, tu ne l’auras pas,
Pour cette année, c’est foutu.
Nous ne mangerons pas de Saint Antoine.
Et peut-être pas de pain non plus.
Et bien… je me ferai moine,
Sinon je serai damné.
Oui mais… dans l’escalier,
C’est qu’il y a un balai,
Sous l’image de Saint Antoine.
Et celui-ci, c’est un vrai,
Poils de bouleau, manche de frêne,
Tout neuf, qui n’a pas servi.
J’y suis allé, je l’ai pris,
Dans le jardin je suis allé
Semer la Saint Antoine.
Et puis j’ai balayé,
Une tonsure de moine,
Pour semer, et ça y est.